Militantisme médiatique – Militantisme politique – Bruno Martin-Vallas

Militantisme médiatique

par Bruno MARTIN-VALLAS et Bernard HERON

Ce texte est fait pour tous ceux qui ont envie de militer mais ne trouvent pas de « parti politique » à leur goût, bref qui confondent la politique avec l’exécutif qui pourtant doit n’être qu’un exécutant, qui oublient qu’une démocratie certes est l’égalité des voix, mais dans la séparation des cinq pouvoirs régaliens avec le médiatique en tête, bien avant les exécutifs, législatifs, judiciaires et financiers et surtout PAS castrée à « un homme une voix électorale » car surtout « un homme une voix médiatique »

Être un militant politique c’est surtout être un militant médiatique !

Loin de « sous-mettre » ses informations au service de « ses » élus exécutifs ou législatifs, le militant médiatique milite pour la séparation démocratique entre les médias et les finances et entre les médias et les pouvoirs exécutifs.

Il s’agit d’ôter dans nos mass medias leurs pouvoirs aux exécutifs (nominations, carrières, appréciations, …) et aux financiers qui « contrôlent » de fait quasi tous nos mass-medias, puis de reprendre ces deux flux de pouvoirs en décisions et argent, pour les faire gérer par un système médiatique indépendant. Ce qui inclut de réinventer une partie de ces flux telle qu’une TVA « spéciale publicités » pour financer des mass-medias indépendants des annonceurs !

Dans ces conditions, la mission de ces militants médiatiques, est de diffuser des informations (observations, analyses, exigences et contrôles), volontairement représentatives d’une diversité de points de vue, plutôt axées sur des alternatives en contre poids à la sur-représentation actuelle des intérêts financiers dans nos mass medias.

Son objectif est de concevoir, identifier, promouvoir, diffuser, des informations alternatives dans les quatre dimensions des informations :

  1. l’observation, les faits, les informations amont, les entrées : type AFP rediffusés vers le grand public avec des choix alternatifs vers d’autres informations,
  2. les analyses, les informations centrales, le milieu, les informations de compréhension, les liens de causes à effets, les dessous des cartes, les jeux d’acteurs et systèmes de pouvoirs et d’intérêts, faire de véritables analyses (ce n’est pas difficile de proposer d’autres analyses !),
  3. les exigences, les informations aval, les sorties : les informations de contributions en conception, éclairages et positionnements sur des propositions de programmes politiques et exigences qui résultent de ces toujours nouvelles observations et analyses.
  4. et enfin le contrôle, les informations de régulation (en boucle fermée, en retour) : les informations de contrôles, diminuer l’omerta de tous ceux qui savent et se taisent, avoir des exigences de contrôles, pouvoir initier des audits et les diffuser, suivre la réalisation des « promesses » des programmes de l’exécutif, et surtout la qualité des moyens mis en place contre la corruption et autres détournements ou financements occultes…

Exemple : « C’est avec beaucoup de tristesse que je quitte aujourd’hui Europe Écologie Les Verts. Je ne me retrouve plus du tout dans la stratégie de nos dirigeants et dans le projet très complet et très décevant co-signé avec le PS. Je vais donc planter ma tente ailleurs. Avec d’autres, qui partagent la même déception mais gardent intacte l’envie d’agir au service du bien commun. » (Pierre LARROUTUROU)

Un militant politique dans un engagement électoraliste a son territoire médiatique restreint, déformé, orienté, omertiste, son action médiatique dédiée à un candidat lui interdit systématiquement les informations en faveur de tous qui dérangeraient les électeurs ciblés par le candidat qu’il soutient, son objectif d’informer pour orienter les électeurs vers son candidat l’oblige de fait à silences (omerta) et déformations d’informations pour obtenir ses élus et leurs remerciements, en avantages corporatistes via les syndicats professionnels et en postes via les partis « politiques » pour leurs mandats d’élus dans les systèmes législatifs ou exécutifs avec leurs pouvoirs associés via les budgets et nominations que ces postes procurent.

Ceci est donc incompatible et de très loin antagoniste avec un travail de fond sur la qualité de l’information.

Un militant médiatique a sa tente « plantée ailleurs », il milite sur le territoire politique amont de l’engagement politique médiatique.

Bref, il plante sa tente dans le territoire politique, son travail en récolte et diffusion des informations n’est pas principalement dédié à l’équipe de campagne d’un candidat à un pouvoir exécutif, législatif ou syndical.

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